Contribution d’un habitant

Date : 12 novembre 2017

 

Titre de la contribution : Site du Syctom

 

Ma femme Kristin Jonsdottir et moi-même sommes tout à fait opposés au retour d’un projet de ce type dans une zone géographique aussi densément peuplée que la nôtre. Les aspects « soft » des projets actuels par rapport au projet d’il y a quelques années nous semblent tenir du leurre et du cheval de Troie. Il est par ailleurs évident que la politique d’accueil d’entreprises, avec constructions d’immeubles à la clé, qui a été celle de Pantin et Romainville ces dernières années, entre en contradiction avec l’installation d’un centre de tri potentiellement nauséabond et pestilentiel dans le futur. On peut même imaginer, en cas de nuisances – et une fois qu’elles seront là, le mal sera fait, mieux vaut prévenir que guérir – des actions en justice de la part de ces entreprises, dommages et intérêts, répercussions sur les impôts locaux… La double peine pour le citoyen lambda.

 

Il nous semble donc qu’une opposition de principe est l’attitude la plus raisonnable, tant du point de vue de la santé de tous que pour des raisons financières. Ce genre de projets peut et doit être installé ailleurs que dans une des zones les plus peuplées d’Ile-de-France.

 

Arnaud Genevois, Kristin Jonsdottir.

 

 

Réponse du Syctom

 

Bonjour,

 

Nous vous remercions pour votre contribution et répondons ci-dessous à vos différentes remarques.

 

Comme vous le mentionnez, le territoire de l’installation de Romainville est marqué par une forte densité urbaine. A l’horizon 2023, date-objectif de la mise en service industrielle de la nouvelle installation, le quart nord-est francilien aura connu de profondes mutations, compte-tenu notamment du développement des opérations d’aménagement des ZAC de l’Horloge et Ecocité-Canal de l’Ourcq. C’est pourquoi, le Syctom s’est engagé à assurer une intégration urbaine et architecturale exemplaire de la future installation, en adéquation avec son environnement pour en faire un élément de fierté du territoire. Il sera particulièrement attentif à cet élément lors de la phase de consultation des entreprises qui constituera notamment un critère de choix pour la future installation. Le Syctom a d’ores et déjà l’expérience de tels projets d’intégration d’équipements de traitement des déchets dans des zones densément peuplées, en témoignent les deux centres de tri des collectes sélectives implantés dans le XVè et XVIIè arrondissement de Paris ainsi que l’installation de valorisation énergétique d’Issy-les-Moulineaux, Isséane.

 

De plus, le maintien de cette implantation s’explique par la provenance des déchets que l’installation réceptionne. L’installation gère majoritairement les déchets ménagers de communes de Seine-Saint-Denis et de quelques arrondissements parisiens. Ces communes, appartenant à des périmètres appelés « bassins versants », apportent d’une part les collectes sélectives multimatériaux au centre de tri, et d’autre part les ordures ménagères résiduelles sur le site. Le territoire du Syctom est découpé en fonction de la proximité géographique des communes avec les unités de traitement. Si vous le souhaitez, vous pourrez retrouver la liste précise des communes apportant leurs déchets à Romainville en page 28 du dossier de concertation disponible en ligne, en cliquant ici. La localisation du centre est également particulièrement avantageuse en termes de logistique urbaine grâce à sa proximité avec le Canal de l’Ourcq, permettant d’envisager de recourir massivement à la voie d’eau pour les produits et sous-produits qui sortiront du site.

Il faut également prendre en compte que le territoire du Syctom couvre 84 collectivités. Pour chacune de ces collectivités, il est nécessaire de proposer un exutoire de proximité, en limitant la distance à parcourir jusqu’au lieu de vidage de ses collectes d’OMR, à la fois pour réduire le temps de parcours des collecteurs et pour minimiser la circulation des poids-lourds sur le territoire et l’impact environnemental associé.

Le principe de proximité dans la gestion des déchets est inscrit dans la réglementation française. Il n’est par conséquent pas envisageable de reporter sur d’autres territoires la charge de la gestion des déchets produits par la zone centrale de l’Ile-de-France. L’implantation dans la ville dense des 3 unités de valorisation énergétique (Ivry-sur-Seine, Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux), des 6 centres de tri de collectes sélectives et du centre de transfert de Romainville répond à cette logique à laquelle le Syctom ajoute un principe de solidarité entre les grands territoires qui le composent.

 

Quant à votre interrogation sur les différences entre le « précédent » et l’actuel projet de reconstruction du centre. Le « précédent » projet, porté par le Syctom entre 2006 et 2015, avait en effet été pensé dans un contexte différent. Etait donc notamment prévue la création d’un centre de tri-méthanisation pour les OMR, technologie dont il n’est plus question dans le cadre du projet actuel. Les capacités de la chaîne de tri des collectes sélectives d’emballages ménagers étaient aussi plus restreintes (30 000 tonnes par an). Ce précédent projet ne prévoyait pas non plus l’accueil des déchets alimentaires ou encore la création d’un ressourcerie.

 

Le Syctom comprend votre inquiétude concernant les risques de nuisances olfactives. C’est pourquoi, dans le cadre de la future installation, les activités susceptibles de générer des odeurs se feront au sein de bâtiments dédiés, clos et ventilés, dont l’air est traité avant rejet, réduisant au minimum le risque de propagation des odeurs dans l’environnement proche du site.

 

Aussi, le Syctom veille à garantir la maîtrise des impacts environnementaux et sur la santé de l’ensemble de ses installations. La qualité de l’air aux abords des centres de valorisation énergétique est contrôlée en permanence par les exploitants des sites avec des mesures en continu. Les services de l’Etat ainsi que le Syctom mènent également des campagnes régulières de contrôle des rejets et, des mesures des retombées atmosphériques. Les résultats de ces mesures montrent que ces installations n’ont pas d’impact sur la qualité des milieux environnants. Quelle que soit la solution retenue par le Comité syndical pour la gestion des OMR, les entreprises qui seront retenues par le Syctom pour construire et exploiter cette installation devront respecter la réglementation en vigueur en matière de maîtrise des impacts, mais également les exigences du Syctom, intransigeant sur ces questions.

 

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